Adoptée le 8 juillet 2025, la loi dite « Duplomb » entend « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». En plus de réautoriser les néonicotinoïdes acétamipride, flupyradifurone et sulfoxaflor, elle généralise les mégabassines, favorise l’élevage intensif et affaiblit l’Office français de la biodiversité.
Or, une pétition a récolté près de 2 millions de signatures en quelques jours, pour appeler à son abrogation et à « la consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l’agriculture, de l’écologie et du droit. »
Au Parlement français, les socialistes se sont opposés à l’adoption de la loi et à l’autorisation de néonicotinoïdes dangereux pour la santé des consommateurs.
Pourquoi ?
Selon l’ANSES, la betterave (principale culture concernée) peut être protégée efficacement par des produits alternatifs ou la combinaison d’autres modes de traitement, tels que le biocontrôle, des pratiques agroécologiques ou des ajustements de culture.
Il ne s’agit donc pas ici de « nuire aux agriculteurs », qui remplissent nos assiettes, dans un contexte économique que l’on sait contraint. Il s’agit de défendre les Français contre l’usage de produits dangereux pour leur santé, au seul bénéfice de l’industrie agroalimentaire.
La France a compté près de 16. 000 nouveaux cas de cancer du pancréas en 2023, avec une progression de 2 à 3 % par an depuis 2010 (incidence deux fois plus élevée qu’en Allemagne). Des études pointent un risque accru d’environ 30 % chez les agricultrices exposées aux pesticides.
Face à une mobilisation citoyenne sans précédent, l’abrogation de la loi est une nécessité démocratique : la sagesse du Président de la République et de son Gouvernement serait aujourd’hui de reconnaître leur erreur et de suspendre la promulgation de la loi, avant de soumettre eux-mêmes un texte d’abrogation.
François Kalfon
Député européen
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